samedi 6 juin 2020
Cameroun - Santé :
Des personnels soignants du covid ,en détresse.
Dépassés et ne sachant plus à quel sein se vouer, face à la goutte d’eau qui a débordé le vase, ils ont décidé de lâcher le morceau. ces personnels de santé redéployés dans le cadre du covid 19, non seulement, sont maltraités, non rémunérés, mais également travaillent dans des conditions insoutenables ,sans sécurité véritable ,au point de se faire infectés pour la plupart ensuite d’être abandonnés sans soins ni moyens d’accompagnement.
Comme nous révèlent des sources internes , ces personnels constitués de médecins , infirmiers, aides soignants et Sages femmes, travaillent depuis pratiquement un peu plus de 6 semaines sans primes. Pourtant les dites primes devraient être perçues toutes les fins de semaines. Soit le montant de dix mille francs CFA par jour , comme convenus au préalable.
Si l’on s’en tient aux dites sources, une bonne partie est issue d’un concours de recrutement des personnels soignants qui était intervenu quelques mois plutôt. Cependant, en raison de la nécessité, liée au covid 19, ils ont rapidement été mis à la disposition du minsanté ,via les différentes délégations régionales, sans avoir finalisé avec le processus d’intégration dans la fonction publique. Ils bénéficieront au passage d’un jour de formation. Ensuite, les différentes parties s’accorderont sur le traitement, les conditions de travail, des mesures de sécurité et surtout la hauteur des primes. Étant entendu, qu’ils prendront service le huit avril , au centre de prise en charge d’olembé à Yaoundé. Après qu’ils aient été répartis en trois groupes de dix , avec pour obligation de travailler 3 jours et nuits par semaine. Ils passeront 2 semaines avant de percevoir la somme de quarante mille francs CFA. Au bout de la troisième semaine, il seront désintéressés sur les vingt mille francs restants des deux premières semaines sans que les primes de la troisième ne soient inclues. A cela viendra s’ajouter une autre semaine impayée , avant que la décision d’affecter certains au centre de djoungolo n’intervienne.
Motivés et déterminés pour l’amour du travail, dans l’espoir que tout allait se régler, ceux affectés à djoungolo vont prendre service le deux mai . De cette date à nos jours, aucune prime n’a été payée jusque-là et pour ceux détachés y compris ceux restés à olembé . Une situation devenue très difficile avec des besoins de mobilités et de survie. "Le pire c’est que nous travaillons dans des conditions inconsevables. Sans aucun matériel de protection digne de ce nom. Au moment où nous parlons plusieurs parmi nous sont infectés et abandonnés à eux-mêmes . Chose curieuse , après avoir constaté cela , on nous a instruit de rester à la maison . Sans prise en charge, ni moyens d’accompagnement ni primes . Qu’avons nous fait de mal pour mériter cela ! " Nous ont confié quelques uns , qui ont décidé de garder l’anonymat de peur de représailles.
A en croire nos sources, cette gestion bananiere est également , à l’origine du nombre croissant des cas confirmés du covid 19 au Cameroun. Car si l’on s’en tient aux mauvaises conditions de travail, cela justifie purement et simplement que les personnels soignants infectés non pris en charge, les redistribuent dans des familles et même dans la société en général.
Que se passe-t-il véritablement avec le décaissement des primes, pour ces personnes qui n’ont encore aucun statut dans la fonction publique , et qui se déploient quotidiennement, dans le cadre de cette crise sanitaire avec des risques très élevés ? Vivement, que les autorités de la République écoutent les pleurs de ces compatriotes qui travaillent pour sauver des vies tout en laissant les leurs à des circonstances.
En ce moment où pour tous les camerounais, la priorité reste inéluctablement la santé et non le confort des cadres de la République.
La rédaction.