lundi 12 septembre 2016
Les troubles de l’érection perturbent la vie sexuelle de nombreux hommes et de leurs partenaires. Quand faut-il consulter un médecin si la rigidité semble insuffisante et comment en juger ? Quand peut-on parler de troubles de l’érection ? Et si troubles il y a, quelles peuvent en être les causes et quels seront alors les traitements adaptés ? Beaucoup de questions… mais des réponses existent !
Troubles de l’érection : comment prévenir ?
Les troubles de l’érection sont souvent réversibles et en général tout rentre assez vite dans l’ordre avec ces quelques conseils simples :
Ne pas dramatiser car ces problèmes sont courant et une solution est trouvée dans la majorité des cas, ne pas se focaliser sur la situation car l’anxiété peut aggraver le problème. Il faut consulter si les troubles persistent.
Améliorer son hygiène de vie :
- Alimentation équilibrée en limitant la consommation des produits gras, salés, sucrés.
- Avoir une activité physique régulière.
- Pas d’abus d’alcool car il peut perturber l’érection pendant plusieurs heures et l’alcoolisme chronique peut endommager les nerfs et être responsable alors de problèmes d’érection persistants.
- Pas de tabac car il peut obstruer les artères du pénis et l’arrêt du tabac suffit parfois à résoudre les problèmes d’érection.
- Perte de poids en cas d’obésité et de surpoids.
Ces mesures simples contribuent également à faire baisser le taux de cholestérol et sont particulièrement indiquées en cas de diabète ou d’hypertension artérielle.
Enfin les consultations spécialisées et les thérapies de couples sont aussi conseillées en mesures préventives mais également associées à un traitement. Alors, pour que les troubles de l’érection ne soient pas une fatalité, n’hésitez pas à aborder le sujet avec un professionnel de santé avec lequel vous vous sentirez à l’aise : médecin ou pharmacien qui saura alors vous conseiller et vous orienter. Si les causes des troubles de l’érection sont souvent multiples et interdépendantes, des solutions existent !
Troubles de l’érection : qu’est-ce que c’est ?
Lors d’une érection, le pénis devient rigide parce qu’il se remplit de sang. En effet, sous l’effet d’une stimulation, les muscles de la base du pénis se relâchent et laissent le sang entrer dans ce qui est appelé les corps caverneux : ce sont 2 cylindres qui parcourent toute la longueur du pénis. Ces corps caverneux sont formés d’une coque souple mais très résistante leur permettant de se redresser et de devenir très rigides : c’est l’érection.
Mais, malheureusement, de nombreuses causes peuvent enrayer ce mécanisme. On parle alors de troubles de l’érection dont la définition est une diminution durable de la qualité des érections ; c’est-à-dire une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour avoir une relation sexuelle satisfaisante. Toutefois même en cas de troubles de l’érection, il est possible de ressentir du désir, d’avoir un orgasme et d’éjaculer. On ne parle de problèmes d’érection que :
- Lorsque les problèmes d’érection durent depuis plus de 3 mois.
- Lorsqu’ils se répètent à chaque relation sexuelle.
En effet, il faut différencier ces troubles d’une éventuelle panne temporaire : ce phénomène étant tout à fait banal, il ne doit pas être considéré comme un trouble.
Les problèmes d’érection peuvent survenir à tout âge mais ils sont beaucoup plus fréquents à partir de 50 ans. Plus de 3 millions d’hommes en France souffriraient d’un problème d’érection avec 1 à 9% de personnes touchées entre 18 et 39 ans, jusqu’à 30% de 40 à 59 ans, 40% de 60 à 69 ans et de 50 à 75% de personnes atteintes au-delà de 70 ans. La survenue des troubles de l’érection est également plus fréquente chez les fumeurs, les personnes consommant de l’alcool et/ ou présentant un surpoids important.
La prise en charge de ces troubles, en France, est très insuffisante. Il peut être intimidant d’aborder cette question pendant une consultation mais les médecins ont l’habitude d’aborder ce sujet, les troubles de l’érection étant un motif très fréquent de consultation.
Quelle différence entre troubles de l’érection, priapisme et éjaculation précoce ?
Le priapisme n’est pas un trouble de l’érection : il s’agit d’une érection douloureuse, durant plus de deux heures et qui survient en dehors de toute stimulation sexuelle et n’aboutit pas à une éjaculation. L’éjaculation précoce est une émission de sperme survenant au tout début de la pénétration, voire même avant celle-ci. Comme les troubles de l’érection, ces dysfonctionnements sont considérés comme perturbant la vie sexuelle.
Afin de mieux comprendre les causes des troubles de l’érection, rappelons que l’érection se déroule en plusieurs étapes et dépend de plusieurs paramètres :
- L’excitation sexuelle liée à l’état psychologique et aux mécanismes hormonaux qui influencent la libido.
- Le désir sexuel : une stimulation est transmise du cerveau au pénis par l’intermédiaire du système nerveux.
- L’afflux de sang dans le pénis si le système nerveux et sanguin fonctionnent bien ce qui permet l’érection.
- L’érection peut également être spontanée (sans aucune stimulation) lorsqu’elle survient la nuit, en relation avec les cycles de sommeil paradoxal ou le matin au réveil.
Troubles de l’érection : quelles sont les causes ?
Il est souvent très difficile de déterminer une cause unique à un trouble de l’érection car on distingue en général trois causes principales :
- Une affection physique.
- Des problèmes d’ordre psychologiques.
- La prise de certains médicaments.
Les facteurs physiques
Parmi les principaux facteurs physiques qui engendrent des troubles de l’érection on trouve :
- Les anomalies portant sur les vaisseaux sanguins provoquées par l’hypertension artérielle (40% des troubles de la fonction érectile), le diabète, un taux de cholestérol trop élevé et le tabac.
- Les plaques d’athérome qui en se déposant sur les parois des artères irrigant le pénis peuvent provoquer un rétrécissement des artères et empêcher alors le sang de circuler correctement pour aboutir à une réelle érection.
- Le surpoids et l’obésité.
- Les anomalies portant sur le système nerveux (et donc sur le bon fonctionnement) des nerfs telles que :
l’alcoolisme, la maladie de parkinson, la sclérose en plaque, l’épilepsie, un accident vasculaire cérébral ou encore une atteinte de la moelle épinière.
- L’insuffisance rénale :
40% des hommes atteints d’insuffisance rénale ont une dysfonction érectile.
- Des anomalies hormonales :
taux d’hormones masculines trop faibles.
- Des anomalies secondaires liées à des causes traumatiques :
fracture du bassin associée à des traumatismes de l’urètre, traumatismes de la moelle épinière mais également microtraumatismes du périnée notamment chez les cyclistes professionnels sont autant de raisons à un dysfonctionnement.
Ces troubles de l’érection ayant une origine physique concernent surtout les hommes de plus de 50 ans et ces dysfonctionnements sont généralement d’apparition progressive sur plusieurs années et non pas brutalement.
La chirurgie liée au cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate est le cancer actuellement le plus diagnostiqué chez l’homme et l’intervention pratiquée, la prostatectomie totale a en général pour conséquence une disparition (temporaire) des érections. Les chirurgiens pratiquent très souvent une ablation large pour ne pas risquer de laisser des tissus cancéreux et comme les nerfs érecteurs sont très proches de la prostate, ils sont souvent abimés. Quand cela est possible, ces nerfs sont laissés en place ce qui permet de retrouver des érections dans un délai inférieur à 1 an mais en général, il n’est pas rare qu’il faille attendre 2 ans pour retrouver une qualité d’érection satisfaisante.
Autres chirurgies ?
La chirurgie de la vessie, du rectum, les interventions de chirurgie vasculaire abdominale sont aussi habituellement des causes de dysfonctionnement érectile.
Tabac, alcool, drogues ?
La plupart des hommes ayant des troubles de l’érection sont ou ont été fumeurs. En effet le tabac aggrave l’hypertension et le dépôt des plaques d’athérome tout en favorisant la fuite veineuse, c’est-à-dire une incapacité des veines du pénis à retenir le sang.
L’alcool, s’il peut servir dans un premier temps comme désinhibant, a une action très néfaste sur la commande de l’érection puisque il est responsable d’une baisse de testostérone. On note le même effet pour des drogues et notamment pour le cannabis.
Les problèmes d’ordre psychologiques
Les problèmes d’ordre psychologique sont plutôt retrouvés chez les hommes de moins de 40 ans et ils surviennent généralement de façon brutale à la différence des problèmes d’ordre physique mais ils peuvent y être associés et donc majorer encore plus les troubles de l’érection.
Parmi ces problèmes psychologiques on retrouve :
- Le stress et l’anxiété.
- La crainte de ne pas être performant, de décevoir sa partenaire.
La pression sociale et médiatique est forte, imposant aux hommes (comme aux femmes !!) d’être performants dans tous les domaines et notamment dans celui de la sexualité : c’est la principale cause psychologique des troubles de l’érection.
- La dépression.
- Des problèmes relationnels : grande timidité, inhibition.
- Une identité sexuelle compliquée et/ ou une homosexualité refoulée.
- Des difficultés rencontrées lors de précédentes relations et/ou des antécédents de traumatisme ou violence sexuelle
- Baisse du désir chez un des deux partenaires dans un couple usé qui « ne fonctionne plus »
Comment déterminer l’origine des troubles de l’érection :
- Si aucune érection n’est plus possible ou que la perte des érections a été progressive, les troubles sont probablement liés à une affection physique.
- Lorsque des érections surviennent encore spontanément la nuit, le matin ou pendant la masturbation, les problèmes sont souvent d’origine psychologique.
Les causes médicamenteuses
Un certain nombre de médicaments sont connus comme pouvant provoquer des troubles de l’érection et notamment des médicaments prescrits dans le cadre du traitement :
- De l’hypertension,
- De l’anxiété,
- Du diabète,
- Des crises d’épilepsie,
- Des ulcères gastriques.
ATTENTION : toujours mettre en balance le fait de soigner quelque chose de grave et la nécessité d’une vie sexuelle satisfaisante et NE JAMAIS arrêter un médicament sans en parler au médecin