dimanche 7 février 2016
Les leaders des factions en conflit se sont exclus mutuellement avec leurs états major des rencontres.
La guerre est décidément ouverte sur la place publique à Kribi. Deux factions du parti de la flamme livrent une bataille fratricide autour de l’appel de Paul Biya à se représenter aux élections présidentielles en 2018 prochain.
Le ministre Jules Doret Ndongo, regardé comme première élite de l’Océan et délégué du comité central se heurte chaque fois au sénateur Grégoire Mba Mba, intrépide et très présent sur le terrain à Kribi que dans les bureaux à Yaoundé. Membre du comité central comme les autres, il se réclame la paternité du grand Kribi. Parrain politique des maires de Kribi 1er et Kribi 2è, il a conduit les deux exécutifs à un boycott actif du meeting du ministre Jules Doret NDONGO samedi dernier, en présence de deux gouverneurs. Samuel Divaha Diboua du littoral, fils du terroir, et Félix Nguele Ngule du Sud. Jules Doret Ndongo, malgré que cette absence des élus locaux brûlât suffisamment d’actualité, n’en fit pas allusion dans ses prises de parole officielle. Le patron des collectivités décentralisées s’est limité à ovationner « les œuvres de Paul Biya » dans le département de l’océan et à Kribi en particulier, avant de remettre publiquement la motion de soutien de la candidature de Paul Biya au préfet de l’océan, Antoine Bisaga.
Du meeting à la mobilisation populaire
Invisibles pendant toute la journée du meeting, le sénateur Mba Mba et les deux maires Madiba et Sabikanda feront plutôt une sortie tonitruante hier lundi à la place des fêtes de Kribi, dans un bain de foule inédit constitué des militants du Rdpc, Undp, Upc ainsi que des associations. A la question sur le boycott du meeting de samedi, le sénateur reste formel. « Les populations ont estimé que l’enjeu étant si grand, les motions de soutien et meeting ordinaires n’ont plus de place ; elles m’ont demandé d’organiser non pas un meeting, mais une mobilisation populaire jamais vu à Kribi », va-t- il expliquer aux médias présents.
« Le commando invisible », tout en appréciant le meeting du ministre Jules Doret Ndongo, s’est résolu de pousser le bouchon plus loin. Les délégations sont venues des deux arrondissements de Kribi, de Lokoundje, de Niété, de Campo et de Bipindi. Une véritable marée humaine à la place des fêtes de Kribi.
Visiblement, toutes ces deux factions soutiennent le président Paul Biya. Mais ni la personnalité du président national, ni l’idéologie du parti Rdpc, rien n’arrive à les unir, au point où personne des états major en conflit n’a daigné être présent à la grande messe dite par chacune d’elle en l’honneur de leur « champion ». Un véritable paradoxe.
Par Joseph Abena Abena(LNE)