lundi 14 décembre 2015
Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) a fait savoir hier au cours d’une conférence de presse à Yaoundé, que son parti engagerait des poursuites judiciaires contre les auteurs des violences sur ses militants.
L’Etat major du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) est en alerte. Les pontes de ce parti politique, en tête desquels son président national, le Pr Maurice Kamto, ont du mal à digérer la pilule des représailles perpétrées par les forces de l’ordre contre leurs militants en fin de semaine dernière à l’Avenue de la République, précisément devant l’Assemblée nationale à Yaoundé. L’exécutif du parti n’est pas resté de marbre et a « décidé d’engager des poursuites judiciaires auprès des juridictions compétentes contre les personnes auteurs de la barbarie dont ont été victimes plusieurs de nos militants », a déclaré Maurice Kamto face à la presse hier au siège du parti au quartier Odza à Yaoundé. Pour l’heure, aucune juridiction n’a encore été saisie de cette affaire, mais le président du Mrc rassure que le directoire de son parti s’y attèle et qu’une fois les éléments y afférents réunis, elle sera instruite en justice.
La plainte mettra essentiellement en accusation les opérants des incidents de vendredi dernier, notamment « un capitaine de gendarmerie, arborant le nom d’Ekani », martèle-t-il. Celui-ci est tenu pour commanditaire des violences contre la dizaine de membres du Mrc, en ceci qu’il aurait donné injonction à ses éléments de sauter sur les manifestants, les ayant au préalable persuadé en vain de libérer le trottoir devant l’Assemblée nationale pour celui d’en face, devant le Lycée Leclerc. Face à l’incrédulité des « Mrcistes » que chapeautait Alain Fogué le Trésorier général du parti, les forces de l’ordre se sont vues dans l’obligation d’user de violence pour les mettre au garde-à-vous. Sur ces entrefaites, le Trésorier du parti a été victime d’un important traumatisme à la jambe gauche et conduit aux urgences de l’hôpital central de Yaoundé. Il y a subi des soins et semble progressivement s’en remettre, surtout qu’il a assisté à la conférence donnée hier par le président de son parti.
Kah Wala solidaire de Kamto
Maurice Kamto voit en cette situation une manœuvre souterraine du pouvoir de Yaoundé pour saborder toute initiative entreprise par son parti pour sa contribution au processus de démocratisation des institutions de la république. Pourtant, renseigne-t-il, son parti avait saisi toutes les autorités en charge de la sécurité du pays pour leur informer du déploiement des militants du Mrc, dans le cadre d’une campagne de sensibilisation nationale pour une opération visant à la réforme du code électoral camerounais. « La campagne de sensibilisation engagée sera multiforme et se poursuivra aussi longtemps qu’une suite ne sera pas donnée à cette demande qui est une revendication partagée par les Camerounais des différents bords politiques », insiste l’ancien ministre délégué auprès du ministre de la justice.
Aussi, ce dernier a relevé dans son laïus la disponibilité et le soutien du Cameroon People’s parti (CPP), exprimés à l’endroit des « Mrcistes » victimes des bavures policières. Le parti d’Édith Kah Wala appelle les autres partis politiques et organisations citoyennes à une mutualisation des efforts sur cette question de la réforme du code électoral au Cameroun. Pour mémoire, les incidents du 4 décembre dernier sont survenus alors qu’un groupuscule de militants du Mrc distribuait des prospectus devant l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une campagne ci-après intitulée « Sauvons la paix au Cameroun en exigeant dès maintenant la réforme du code électoral pour les élections libres, transparentes et démocratiques ! »
Par Yannick Kenné(LNE)