jeudi 3 décembre 2015
Après les radiations au sein de la grande muette, le Mindef s’attaque aux « fils de » qui avaient pris leurs titres fonciers dans les échelons supérieurs de l’armée.
Le dernier « coup » du nouveau ministre délégué à la Défense (Mindef). aura ainsi été le recalage d’une poignée d’admis au concours d’entrée à l’École militaire interarmées (Emia) de Yaoundé, où le piston et autres tripatouillages ont encore été enregistrés lors des épreuves physiques et écrites. Et M. Beti Assomo ne se contente pas de renvoyer les « fils de » à leurs chères études. Il exige que lumière soit faite sur les pratiques malsaines ayant conduit à l’intrusion d’imposteurs dans le tamis.
À travers cet acte historique, le Mindef, en poste depuis le 2 octobre, prouve que les Camerounais peuvent encore compter sur des dirigeants intègres, dévoués et désintéressés. Joseph Beti Assomo redonne espoir à ceux-là qui désespéraient de leurs dirigeants, dont la plupart s’illustrent généralement dans le registre de l’indignité, de l’inertie et des crimes économiques.
À peine aux manettes, le Mindef s’était déjà démarqué du ronronnement ambiant en infligeant des
« sanctions disciplinaires exemplaires » à certains militaires en zone d’engagement, « reconnus coupables de faits graves avérés contre l’honneur et l’éthique des forces de défense », annonçant par ailleurs des poursuites pénales contre les mis en cause. Étalant au grand jour et désapprouvant, avec la plus grande fermeté, « ces actes odieux, et heureusement isolés d’une minorité de militaires qui entachent l’image des forces de défense, au moment où elles font face avec abnégation et courage aux menaces protéiformes qui interpellent » le Cameroun, Joseph Beti Assomo avait alors réitéré l’esprit de discipline qui doit en tout temps régner au sein de la troupe ainsi que la parfaite collaboration entre les populations et les forces de défense visant à consolider le lien armée-nation.
Les choses ne seront plus comme avant
Joseph Beti Assomo a également rassuré l’opinion quant à la détermination du haut commandement à combattre toute dérive, « de la part de certains militaires susceptibles de porter atteinte aux droits des populations ».
On en était encore là que, le 15 novembre, le valeureux Mindef, poursuivant son œuvre de dératisation, radiait quatre soldats des rangs pour « faits avérés contre l’honneur et l’éthique des forces de défense ». Convaincus d’« actes odieux qui entachent l’image des forces de défense, au moment où celles-ci font face avec abnégation et courage aux menaces protéiformes qui interpellent » le Cameroun. Pour M. Beti Assomo, ces exclusions visent à « garder sauf l’honneur de l’armée », un corps où l’esprit de discipline doit plus que jamais régner ainsi que la parfaite collaboration entre les populations et les forces de défense pour la consolidation du lien armée-nation. Le Mindef rassurait également l’opinion quant à la détermination du haut commandement à combattre toute dérive, « de la part de certains militaires susceptibles de porter atteinte aux droits des populations ». Le train de l’assainissement et du mérite est en marche.
Sur les traces du Minfopra
Joseph Beti Assomo, incontestablement, emboîte le pas au ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra) Michel Ange Angouing, qui depuis 2012 traque les poches de fonctionnaires fictifs, de salaires multiples, qui obèrent la fonction publique. Le constat est clair ! Près de quatre ans après son entrée au gouvernement, Michel Ange Angouing est en passe de transformer les concours administratifs au Cameroun en antre de la méritocratie.
En veillant pour sa part à la sincérité du concours ouvrant l’accès à l’armée, le Mindef apporte du sien à l’épuration de la fonction publique. Un apport d’autant plus appréciable que la grande muette est décrite, à tort ou à raison, comme un nid de népotisme, de corruption, de tripatouillages multiples. Son caractère de corps sensible servant de levain à ces maux.
Par Nadine Bella(La Météo)