samedi 26 décembre 2015
De plus en plus, les dérapages, et particulièrement l’implication directe des éléments des forces de sécurité dans des actes de banditisme, préoccupent les responsables des forces de maintien de l’ordre
. Derniers cas en date, il y a quelques jours, des individus interceptent un commerçant à l’entrée de son domicile à Kribi. L’alerte est donnée par son épouse. Les agresseurs, surpris, se fondent dans la nuit. Mais la curiosité, c’est qu’ils portaient des uniformes de l’armée. Malheureusement, ils abandonnent sur les lieux du crime des objets qui sont par la suite saisis par les éléments des forces de l’ordre venus au secours, et identifiés comme des objets utilisés par l’armée régulière. L’enquête qui est ouverte par les hommes du commissaire central de Kribi, Raymon Mman, permet de mettre la main sur les matelots Thomas Bopda et Tchokote, tous dans une base à Kribi. A l’interrogatoire, ils passent aux aveux complets, indique une source proche du dossier. En Septembre dernier, deux gendarmes de l’escadron 74 ont été déférés au tribunal militaire d’Ebolowa pour cambriolage à l’hôtel des finances de Kribi. Ces cas viennent conforter le rapport d’Amnesty international publié en septembre 2015 et celui de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés du 3 décembre 2015 qui mettaient déjà à l’index les travers de nombre d’éléments des forces de défense et de sécurité camerounaises. A l’Est du Cameroun il y a quelques mois, les militaires qui escortaient les fonds pour une entreprise forestière, avaient attendu d’être en pleine forêt pour s’emparer du gros pactole, avant de s’évanouir dans la nature. Des cas d’implication directe ou indirecte de nos forces de défense dans des actes de grand banditisme et de criminalité se sont multipliés ces derniers mois à travers le pays. Outre les exactions dénoncés dans la région du Grand Nord aux prises avec les terroristes de Boko Haram, dans les milieux sécuritaires, l’heure est à l’éradication des brebis galeuses chez nos hommes en tenue. Et c’est urgent, apprend-on dans les milieux autorisés.
Sources : LNE