mercredi 4 avril 2018
Le Conseil constitutionnel a siégé hier et rejeté tous les recours adressés par les différents partis politiques demandant l’annulation du vote.
Il n’y aura pas d’annulation de vote dans les régions du Sud- Ouest et de l’Ouest, ou encore sur l’ensemble du territoire national. Le Conseil constitutionnel a définitivement vidé le contentieux post-électoral pour les élections sénatoriales du 25 mars dernier. L’institution s’est réunie hier en audience publique, sous la présidence de Clément Atangana, aux fins d’examiner les trois recours en annulation des élections. Les deux recours ont été introduits le 28 mars dernier par Njenje Valentin Kleber, électeur et représentant du Social Democratic Front (SDF) au sein de la Commission régionale de supervision du Sud-Ouest, Adamou Youmo Koupit, tête de liste de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) à l’Ouest. Un troisième recours pour l’annulation des élections au plan national a été introduit lundi dernier par Jean Delor Mbem, président national du parti Egalité sociale démocratique du Cameroun (ESDC). L’audience s’ouvre à 11h, par l’examen du recours de Njenje Valentin Kleber.
En substance, le requérant appelle à l’annulation des résultats des élections sénatoriales dans le Lebialem, Kupe-Muanenguba et l’ensemble de la région du Sud- Ouest. Pour lui, plusieurs électeurs n’ont pas pu voter à Banguem par exemple, à cause des attaques d’assaillants et du climat d’insécurité généralisé. Sauf que, dans la réponse d’Elections Cameroon, l’on apprend que le taux de participation a été de 82,33% dans cette région. Cette participation forte est l’un des arguments défendus et soutenus par les conseils d’Elections Cameroon et du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), lors du débat contradictoire et battant en brèche l’argument de Njenje Valentin Kleber. In fine, Clément Atangana a déclaré la requête irrecevable et l’a rejetée. Le deuxième recours au centre des débats houleux était celui introduit par Adamou Youmo Koupit, tête de liste UDC à l’Ouest. Ce dernier a demandé l’annulation des élections dans la région de l’Ouest, pour « violation du secret de vote, substitution d’un candidat par un autre », entre autres. En effet, le candidat UDC et ses deux avocats se sont appuyés sur des dénonciations faites par le représentant de ce parti dans le bureau de vote B du lycée classique de Dschang, pour « bétonner » leur plainte. D’après eux, le dépouillement s’est effectué à 12h33 dans ledit bureau et, conséquemment, les résultats publiés en valeur relative ont influencé le vote à l’Ouest en leur défaveur.
De plus, l’UDC dénonce des cas « d’achat de consciences » sur la base de la présentation des bulletins de vote, dans d’autres villes de l’Ouest. Bien que le recours ait été jugé recevable sur la forme, les avocats RDPC et ELECAM ont rejoint le président du Conseil constitutionnel lorsqu’il l’a rejeté comme « non-justifié », dont pour absence de preuves. Peu avant la fin de cette audience publique, une curiosité s’est invitée. C’est un recours déposé lundi, soit cinq jours après le délai de dépôt. Ce recours introduit par Jean Delor Mbem, président national de l’ESDC appelant à l’annulation des élections au plan national a été simplement déclaré irrecevable.
Par Azize MBOHOU(CT)