vendredi 27 mai 2016
Au centre de cette discorde, la construction au quartier dit Cité Berge, du pont de Bobongo, engagé par les responsables de la section Rdpc Wouri-Est.
Nous sommes au lieu-dit Cité Berge dans l’arrondissement de Douala 3ème, ce jeudi 26 mai 2016. Ce quartier de près de 35 mille âmes a mal dans ses conditions de vie. Situé à quelques encablures de la pénétrante Est, les habitants côtoient au quotidien, promiscuité et insalubrité. D’ailleurs la voie qui mène à ce quartier constitué de 11 blocs est presque impraticable et pour tout couronner, le pont qui dessert l’accès principal est complètement délabré. La saison de pluie qui s’annonce laisse déjà les populations sans sommeil. C’est donc comme action sociale et du soutien à ces populations que la section Rdpc Wouri 3 sous ses fonds propres nous dit-on, a pris la résolution de reconstruire ce pont. Ce jeudi était donc jour de pose de première pierre. Pour cette cause, les cadres du parti de cet arrondissement, quelques militants, le chef dudit quartier se sont regroupés pour célébrer cette initiative. Il sera question pendant cet échange de présenter le plan de la nouvelle infrastructure et notamment les dispositions qui seront prises pour faciliter le déplacement des populations pendant les travaux. « Dans le cadre de la tournée de la section, nous avons fait le constat selon lequel ce quartier avait de multiples problèmes et le chef nous a présenté ce pont qui est très délabré comme une priorité. Et parce que nous voulons faciliter la mobilité des populations nous leur donnons un coup de main », explique Joseph Victor Ateba, président de la section Rdpc Wouri Est.
Si ce dernier explique aux populations que ce geste n’est pas sous-tendu par une quelconque campagne électorale, ou encore par des intérêts politiques, Job Théophile Kwapnang, maire de la commune d’arrondissement de Douala 3ème n’entend pas de cette oreille. Alors que la délégation venue pour cet évènement et les riverains savouraient encore ce projet, le maire a débarqué sur les lieux pour exprimer son mécontentement. « Vous n’allez pas construire ce pont, j’avais déjà cela dans mes projets et vous anticipez sans même informer la mairie », a laissé entendre le maire courroucé. C’est clair que pour le maire, ce geste bien qu’il soit social, s’inscrit dans une démarche de campagne. Les tensions seront vives entre les deux parties, pourtant les populations qui étaient témoins de ce triste théâtre, vont rester sur leur volonté, celle de voir leur pont aménagé. « Ce n’est pas le parti qui va construire un pont qui nous intéresse, s’il est vrai qu’ils sont là pour les intérêts de la population, qu’ils le démontrent à travers des actions, nous avons beaucoup de problèmes et au lieu des batailles inutiles, chacun peut s’engager et à la fin c’est l’amélioration des conditions des populations qui va triompher », exprime un riverain. Et au chef de ce quartier d’ajouter, « je suis allé à la mairie avec une correspondance pour signaler que nous serons bientôt sinistrés et je n’ai pas été reçu. Maintenant si nous avons un bienfaiteur, peut-être son bord politique, nous ne pouvons que dire merci », précise Sylvestre Kounta, chef supérieur de la cité Belge Bloc1 à 11, en regrettant ce spectacle désolant. En attendant de revenir aux bons sentiments, les travaux qui sont estimés à près de 5 millions de Fcfa seront livrés d’ici la fin du mois de juin 2016.
Par Lucienne Wouassi(LNE)