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Transition crédible et efficace

mardi 1er mars 2011


Le président égyptien, Hosni Moubarak, a quitté le pouvoir, vendredi 11 février 2011, en le laissant entre les mains, non pas du peuple qui l’a chassé, mais d’un Conseil militaire national. Et du coup, si l’on peut se réjouir qu’un peuple uni et déterminé ait réussi à culbuter un autocrate qui l’a spolié de son destin depuis 30 ans, il est encore trop tôt pour affirmer que le peuple a fait tomber un régime, même si le président américain, Barak Obama affirme - sachant probablement de quoi il parle – que “ rien ne sera plus comme avant en Egypte ”.

Car la problématique essentielle de la transformation d’une dictature quelconque en un régime démocratique réside moins dans le départ d’un homme que dans la déconstruction du système qu’il a mis en place pour garantir sa pérennité. Et une révolution comme celle d’Egypte ou de Tunisie reste inachevée si par le fait de quelques nostalgiques rescapés, elle ne peut éroder les fondements mêmes de la dictature.

Au lendemain de la prise de la Bastille égyptienne, la seule garantie que la révolution s’épanouira dans un régime démocratique restauré, est une simple déclaration d’un communiqué du Conseil militaire qui affirme que ledit Conseil “ ne sera pas une alternative à la légitimité voulue par le peuple ”. Et nous croisons les doigts, en espérant que les généraux de l’armée égyptienne s’inspireront de ce que firent les officiers portugais en 1974, au lendemain de la “ révolution des œillets ”, en regagnant les casernes après avoir installé au pouvoir un gouvernement civil.

Certes, la transition, s’il y en a une comme le souhaitent tous les démocrates du monde et en particulier les Africains qui y aspirent, ne sera pas du gâteau. Tant il est vrai que pour durer 30 ans, il fallait que l’autocratie de Moubarak fasse le vide politique autour de son parti, en réduisant constitutionnellement les organisations opposantes à leur portion de faire valoir, comme dans toutes les démocraties “ tropicalisées ” en Afrique.

Dans ces conditions, si le Conseil militaire veut organiser une transition qui soit participative, par le biais d’un gouvernement d’union nationale par exemple, il devra aller dans les rues du Caire, avec une lampe en plein jour comme Diogène le fit jadis pour chercher l’homme dans la Grèce , afin de découvrir qui est qui, et qui peut faire quoi parmi les 22 partis d’opposition égyptiens, puis pour distinguer parmi les leaders spontanés de la révolution, les icônes patriotiques susceptibles de continuer avec lui les réformes, dans la tolérance des autres, en vue de cette transition crédible et efficace qu’espère la communauté internationale Sans compter qu’avant tout, les officiers doivent d’abord s’entendre entre eux pour équilibrer les sensibilités de générations, d’intérêts et d’alliances extérieures contradictoires.

Si par contre le Conseil militaire veut organiser une transition en faisant l’économie d’un gouvernement d’union nationale, son calendrier devient très simple : Lever l’Etat d’urgence dans lequel le pays vit depuis l’assassinat d’Anouar El Sadate il y a 30 ans, libéraliser la vie politique, et organiser au moins aussi bien qu’en Guinée Conakry, des élections libres, justes et transparentes, permettant au peuple égyptien d’atteindre l’objectif de sa révolution : La participation effectives des citoyens à la gestion de leur destin.

Pour ce faire, l’exemple ivoirien est là pour démontrer deux choses : 1°) si l’on impose de l’extérieur un calendrier de transition précipité et non maîtrisé (ce fut le cas avec le général Guei, et encore un peu l’histoire se répétait avec Dadis Camara en Guinée) il peut conduire à un genre d’ élection présidentielle improvisée et chaotique au cours de laquelle un chef de milice se proclame vainqueur grâce à un passage forcé et sanglant ; 2°) si on organise de l’extérieur une élection, fût-on l’Onu, avec simplement des avis approbateurs à la sincérité douteuse d’un chef d’Etat à qui il importe seulement de se maintenir au pouvoir, les surprises peuvent être cruelles pour l’organisateur, mais surtout tragiques pour le pays.

Dans les deux cas, on laisse en leur état les problèmes sociopolitiques, et souvent institutionnels de fond, dont la solution doit être trouvée à l’intérieur du pays, par les fils du pays, et être un préalable à toute élection au suffrage direct, notamment lorsque les sensibilités communautaro-ethniques ou religieux s’avèrent des variables dans les paramètres d’un tel suffrage. Ne pas en retenir la leçon diplomatique qui s’impose serait, soit idiot, soit tendancieux.

Ceci étant, je serai hypocrite de ne pas faire allusion à un message que de nombreux Camerounais ont dû recevoir comme moi dans leur boîte électronique adressé aux “ben skineurs” ou conducteurs de motos taxi, taximen, bayam sellam, élèves et étudiants, syndicats, commerçants, sauveteurs, artistes, hommes d’affaires et opérateurs économiques… ”, par le Code (Collectif des Organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora) les invitant à se mettre debout comme un seul homme, pour soutenir tous les appels à l’insurrection populaire qui va se mettre en marche dans les prochains jours, et ceci jusqu’à ce que Paul BIYA dégage ”

Quelques jours auparavant, des tracts avaient circulé dans le pays appelant les Camerounais au soulèvement. Je serais vraiment le dernier à jurer que les problèmes des droits, de pauvreté, de corruption et de vie chère qui ont poussé les Tunisiens et Egyptiens au soulèvement ne se posent pas avec plus d’acuité au Cameroun. Mais, une révolution n’est pas un mimétisme télécommandé. Pas davantage un terrorisme psychologique dont les auteurs se cacheraient derrière des tracts. La révolution est un acte politique engagé, caractérisé par la détermination à changer un état de société au profit du peuple, en agissant à visage découvert, y compris au risque de sa vie, pour le remplacer par un état meilleur.

Une révolution ne peut pas consister à surfer sur les frustrations et les révoltes des citoyens pour chasser un homme du pouvoir au profit d’inconnus éditeurs de tracts. Elle consiste à mettre le peuple à contribution pour conduire à bonne fin une idée de changement élaborée par les révolutionnaires et connue par ce peuple comme propice à une heureuse évolution de sa situation. Y a-t-il quelque part une idée révolutionnaire élaborée pour le Cameroun ? Qu’on nous la fasse diffuser. Quant à la situation prérévolutionnaire, les citoyens sont-ils mieux préparés qu’en 1991 et en 2008, ou bien veut-on les offrir comme chair à canon ? Une chose est sûre : les soldats camerounais qui peuvent refuser de tirer à balles réelles sur la population manifestant pacifiquement, ne sont pas encore au commandement.

Par Jean Baptiste Sipa(Le Messager)

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