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Lettre ouverte à la presse nationale Camerounaise : Bas les masques !

mardi 4 mai 2010


L’ambiance actuelle est révélatrice des travers dans lesquels certains membres de votre communauté n’hésitent pas à plonger, à titre individuel et privé ; ils jetent l’opprobre sur toute la profession.

Mesdames et Messieurs, hommes et femmes des médias,
Qu’il me soit permis de m’associer à vous, en ce jour spécial où la Communauté internationale célèbre le plus beau métier du monde et ses preux chevaliers, pour joindre ma voix au concert unanime qui salue la noblesse et la pertinence de votre œuvre.
Dans le contexte particulier qui est le nôtre, je suis en peine de devoir constater que cet événement se célèbre au moment où l’un des vôtres, Bibi Ngotta, vient de tirer sa révérence dans des conditions regrettables mais n’ayant rien à voir avec l’exercice de la profession de journaliste. Je reste cependant fermement convaincu que toute la lumière sera faite sur les circonstances réelles de sa disparition, en exécution des instructions expresses du Président Biya, apôtre, chantre et défenseur acharné de la liberté de la presse ! Dès lors sérénité et calme devraient revenir, cette autorité s’étant saisi ainsi du dossier qui sera alors scrupuleusement suivi. Puissent ses familles naturelle et professionnelle trouver ici l’expression sincère de ma compassion émue.

Dans l’ambiance particulière que nous vivons depuis le 1er avril dernier et quoi qu’il en soit, cet événement triste et malheureux me semble cependant révélateur, à plus d’un titre, des travers dans lesquels certains membres de votre communauté n’hésitent pas à plonger, à titre individuel et privé, au risque de jeter l’opprobre sur toute la profession. Mais davantage encore, ceci vient rappeler l’urgente nécessité d’une organisation plus rigoureuse de votre corps de métier, qui en extirperait l’ivraie et féconderait la bonne graine, en vue d’une liberté de la presse mieux vécue et plus productrice de sens. Quelques questions déjà posées dans une précédente lettre à vous adressée lors de la célébration de la fête de la liberté de la presse l’année dernière, restent de très grande actualité : " Le Cameroun peut-il, grâce à ses hommes et femmes de médias, se sortir de cette exception qui voudrait qu’ils soient incapables d’implémenter l’autorégulation de leur profession ? La presse peut-elle se contenter de jouir uniquement de sa liberté, sans aucune considération pour celle des autres, en oubliant, pour paraphraser un illustre contemporain, qu’un crime reste un crime, qu’il soit commis par une épée ou par une plume ? "
Questions de conscience…

Lettre ouverte à la presse nationale Camerounaise
A la vérité, nous nous devons de reconnaître tous que nous vivons dans un pays où la liberté, et notamment celle relative à la presse, est une réalité. Au point où certains en viennent à se poser la question de savoir, si l’on n’en fait pas parfois un peu trop. Qu’il nous suffise d’évoquer le fait que la presse chez nous peut parler d’une chose et de son contraire avec la même conviction véhémente. Dans notre pays aussi, la presse peut parler d’un poisson d’avril (dont l’espérance de vie ne doit normalement pas excéder 24 heures) pendant des semaines, n’hésitant pas à sommer des hommes politiques d’avoir à y réagir, quand bien même ils ne se sentiraient pas du tout concernés. Dans notre pays aussi, la presse peut même refuser l’exercice du simple droit de réponse à un citoyen sans qu’elle se sente inquiétée. Le citoyen étant parfois obligé d’emprunter un véritable parcours du combattant auprès des journalistes pour pourtant, tout simplement exercer son droit…

Dans le même temps, la censure semble renaître de ses cendres, parfois à l’endroit où elle était le moins attendue : au sein des rédactions elles-mêmes. Le journalisme de révérence côtoie la presse à gages. Il arrive qu’on taise pour plaire et qu’on écrive pour nuire. Le gangstérisme prospère sous le couvert des activités de presse. La confusion règne. La mauvaise herbe s’étend. Le champ menace ruine. On semble assister à un médiocre spectacle que certains assimilent à un bal masqué. L’heure, paradoxalement paraît grave et il est plus que jamais temps d’indexer les vrais problèmes qui se posent à nous, à notre pays et à la communauté de nos hommes et femmes des médias, à visage découvert et sans langue de bois. Les débatteurs doivent se démasquer, la presse ne saurait les masquer plus longtemps. Les masques doivent tomber.

Peut-on encore concevoir aujourd’hui des journaux, des radios ou des chaines de télévision sans débat contradictoire ! Est-ce recul ou avancée démocratique dans notre paysage audiovisuel en particulier ? Est-ce le vœu de la majorité des Camerounais ? Est-ce le vœu de l’Apôtre de la démocratie et de la liberté dans notre pays ? A notre connaissance le Président Biya a prescrit liberté et responsabilité … Aux acteurs politiques et de la presse de jouer, mais en toute transparence ! Oui en se découvrant et en laissant tomber les masques !
En effet, il n’est guère trop tôt pour se poser les questions suivantes : doit-on distinguer un délit de droit commun d’un délit de presse ? Peut-on être journaliste et directeur de la publication ou éditeur ? Peut-on distinguer un journaliste d’un animateur d’écran sonore ou télévisuel ? Doit-on respecter la vie privée de tous, quand bien même ils seraient des hommes publics ? Saura-t-on protéger la famille ou à tout le moins les enfants mineurs ? Peut-on globalement établir un distinguo et une frontière étanche entre vie privée et vie publique ?

Comment faire pour mettre un terme définitif à la presse-à-gages ? Comment prévenir les collusions maffieuses dans la presse entre journalistes et politiques ? Quelles sont les mesures à prendre pour promouvoir l’émergence de groupes de presse économiquement viables et forts ? Etant entendu que l’articulation heureuse de la réponse à cette dernière question me semble, très humblement, l’une des conditions sine qua non pour une presse indépendante et de bonne qualité, même s’il ne faut guère minimiser l’impact de la formation, notamment de la formation continue.
Je pense avoir aussi œuvré comme tant d’autres Camerounais à partir d’une époque donnée pour la liberté de la presse, j’ai milité et marché pour elle, j’ai été chef d’une entreprise de presse, je suis aujourd’hui et depuis des années un politique que la presse n’a pas arrêté d’agresser, quelquefois gratuitement, souvent à tort, j’ai souvent pris acte des critiques faites, quelquefois justifiées, sans rancune cependant de ma part. De ma position, je n’ai pas l’impression qu’un accent particulier est mis sur ces problématiques par les principaux intéressés que vous êtes, Mesdames et Messieurs les hommes et femmes de médias. Mais, je souhaite naturellement me tromper…

Pourtant, j’ai la nette conviction que, sous la houlette éclairée du Président Biya, le gros-œuvre et l’essentiel ont d’ores et déjà été faits par les institutions de la République ; il ne reste aux hommes et femmes des médias qu’à féconder le sillon ainsi tracé. Ce faisant, je souhaiterais faire ces quelques rappels qui me paraissent utiles : la liberté qui est vôtre aujourd’hui doit absolument se mériter, par un surcroît de responsabilité. Votre travail nous est indispensable, surtout quand il est fait correctement. La liberté et la démocratie pour s’affirmer et se développer, ont besoin d’une presse libre et responsable. La liberté de la presse que nous célébrons en ce jour, gagnera certainement, enfin, à ne pas perdre de vue, dans son expression au quotidien, toutes les autres libertés, individuelles et collectives.

Par Grégoire Owona

* Secrétaire général adjoint du comité central du Rdpc
Ministre délégué à la présidence de la République chargé des Relations avec les Assemblées

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