lundi 11 avril 2011
Fatalement, le pacte ne résista pas aux démangeaisons de dénonciation, dès lors qu’il apparut à la presse qu’elle pouvait se faire son beurre en exploitant l’abondante mine de faits extra sportifs qui dégoulinaient de la délégation camerounaise.
Dépité plus que trahi, il proclama lui-même la caducité du « pacte » et se réinstalla à nouveau dans une posture conflictuelle. Micros plumes et caméras se défourrèrent illico pour dénoncer le rôle néfaste qu’il tint dans la débâcle des Lions indomptables en Angola et en Afrique du sud. Le divorce entre les journalistes sportifs et leur pourvoyeur en exploits sur les terrains semblait définitivement consommé. Jusqu’à ce jour où, profitant d’une embellie de la sélection en Ile Maurice, il se sentit à l’aise pour les convoquer et faire l’étalage de sa fortune et de sa grandeur de sportif et d’homme. La pilule passa diversement auprès de l’opinion qu’il cherchait à charmer. La presse y prit quelques autres tacles mais les rendit doublement.
La vie continua avec ses hauts et surtout ses bas pour les hommes de presse tandis que lui semblait planer sur Mars : sa réussite en club lui asservit d’autres journalistes, plus grands que ceux, ingrats, qu’il « nourrit au quotidien au Cameroun ». On se mit à l’entendre sur toutes les chaînes de radio et de télé de France, donnant son avis sur tout et rien à la fois, son but étant toujours de démontrer une hégémonie planétaire que les siens lui refusent. « Petits jaloux ».
Puis vint ce match au Sénégal. Presse et footballeur s’attendaient au tournant. Le deuxième l’a mal négocié. Les rancœurs sont revenues à la surface. On croyait avoir déjà tout entendu du meilleur footballeur africain de ces dix dernières années. On connaissait sa haine de tous ceux qui le contrarient, au premier rang desquels les journalistes camerounais. Ils subissent ses incartades sans y répondre. Par pudeur ou par nécessité. Mais pouvait-on imaginer que la colère de notre héros national le pousse à des écarts verbaux tels qu’il en vienne à renier à un autre être humain le mérite d’exister ? Au secours, les fachos ! De quel droit un footballeur, fût-il le plus grand de sa génération, s’arroge-t-il le pouvoir de détermination des Camerounais ? De quelle autorité se prévaut-il pour promettre de faire licencier un employé d’un organe de presse ? Est-il simplement footballeur ou administrateur d’Equinoxe Tv ?
Pour tout l’amour du monde et le respect que nous te devons, Samuel Eto’o, tu en fais un peu trop !
Par Jean Lambert Nang(Le Jour)